Types de chaussures professionnelles

Malgré le fait que les designs se diversifient, les chaussures de travail sont des produits techniques. A cet effet, il est indispensable de choisir la paire qui répond aux exigences et contraintes du métier exercé. Il est donc nécessaire de prendre connaissance des types de chaussures qui existent et d’en comprendre les spécificités.

Chaussures professionnelles : définition

Les chaussures professionnelles sont spécialement élaborées pour protéger les pieds des travailleurs en tenant compte des risques encourus selon le secteur d’activités. On distingue trois grandes familles de chaussures professionnelles.

Il y a d’abord les chaussures de travail qui offrent une protection de base définie par la norme EN ISO 20347. Elles sont dépourvues d’embouts de sécurité dans la mesure où elles ne sont pas conçues pour protéger les travailleurs contre des chocs importants. Ce sont les chaussures portées dans l’agroalimentaire, dans les entreprises de service ou encore en milieu hospitalier.

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Viennent ensuite les chaussures de protection dont les spécificités sont définies par la norme EN ISO 20346. Ces chaussures professionnelles sont munies d’un embout assurant une résistance de 100 joules. C’est à peu près l’équivalent du choc provoqué par la chute d’un objet de 1 kg depuis une hauteur de 1 mètre. Les chaussures de protection sont peu plébiscitées en France.

Enfin, il y a les chaussures de sécurité qui offrent une résistance à l’écrasement de 200 joules, tel que prévu par la norme EN ISO 20345. Il s’agit de chaussures professionnelles polyvalentes qui sont portées dans la plupart des industries, dans le domaine du BTP et bien d’autres secteurs encore.

L’origine des chaussures de sécurité

Le port de chaussures de travail remonte à plusieurs siècles. Les travailleurs du secteur agricole et notamment les fermiers avaient par exemple l’habitude d’enfiler des sabots en bois. Ce choix leur offrait une certaine protection dans la mesure où les animaux élevés (chevaux, vaches…) risquaient de les écraser et donc de les blesser. Les bottes en cuir étaient également populaires auprès de nombreux travailleurs.

Les chaussures de sécurité à proprement parler, c’est-à-dire celles qui se dotent d’une coquille protectrice, sont apparues au cours du XXe siècle, en pleine révolution industrielle. Au début, les travailleurs portaient des bottes en cuir ou des sabots de bois mais il s’est rapidement avéré que ces chaussures n’offraient pas un niveau de protection suffisant par rapport aux risques encourus dans les usines.

De nombreux cas de blessures causés par des accidents de travail ont pourtant été relevés. A l’époque, la protection sociale était minime, voire inexistante. Les industriels avaient donc pour habitude d’engager de nouvelles recrues pour remplacer les blessés. Cela leur permettait de maîtriser leur budget dans la mesure où adopter des mesures de prévention contre les accidents représentait des dépenses conséquentes.

Le nombre d’accidents a continué à grimper dans les usines, ce qui a amené les salariés à protester. Le manque de reconnaissance de la part des employeurs a également été évoqué. Mais les premières demandes n’ont abouti à rien. Les industriels sont restés campés sur leurs positions, ce qui n’a pas démotivé les salariés pour autant. Ces derniers ont eu l’idée de jeter leurs sabots sur les machines et équipements industriels en vue de les détériorer et donc d’arrêter la production. C’est à cette époque que le mot “sabotage” est apparu.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, les accidents du travail ont engendré des coûts encore plus conséquents. Il fallait trouver une solution de toute urgence. Les industriels ont donc préféré investir dans des chaussures plus onéreuses mais offrant une sécurité accrue à leurs salariés. Les traditionnels sabots en bois et les bottes en cuir ont été délaissés au profit de chaussures dotées d’une coque en acier.

Si les Allemands sont les premiers à introduire les chaussures de sécurité dans leurs usines, ces équipements de protection se démocratisent rapidement et se développent dans un grand nombre de pays.

Initialement conçues pour les travailleurs et en particulier pour les industriels, les chaussures de sécurité deviennent un phénomène de mode. Elles se retrouvent aux pieds du personnel militaire et sont par la suite adoptées par les civils. Certaines sous-cultures en font également une marque d’appartenance. Les chaussures à coque métallique sont par exemple adoptées par les adeptes des mouvements Rivethead et Punk.

Devenues un accessoire de mode, les chaussures professionnelles savent également s’adapter aux tendances de la mode. Cela se traduit par la grande diversité de styles : bottes, rangers, baskets, sabots, chaussures de ville…

Même si les styles se rapprochent de ceux des chaussures portées dans la vie quotidienne, les chaussures de sécurité résultent d’un processus de conception extrêmement fastidieux qui implique plusieurs étapes :

– la découpe : le fabricant réalise un gabarit puis s’en sert pour découper la matière principale (textile ou cuir) et la doublure intérieure ;
– l’assemblage : l’extérieur et la doublure sont cousus ensemble. L’opérateur intègre ensuite les oeillets pour les lacets et/ou les autres détails qui permettent de donner forme à la chaussure de sécurité ;
– l’insertion de la coque : l’opérateur insère d’abord une forme pour préparer la chaussure à accueillir la coque métallique. Il utilise une cardeuse pour venir à bout de toutes les irrégularités puis soulève la matière sur le bout de la chaussure avant d’y insérer la coque. Le cuir (ou le textile) est soigneusement replié pour couvrir l’embout métallique. De la glue chaude et des clous sont utilisés pour solidariser l’ensemble.
– l’opérateur retire la forme préalablement insérée ;
– la réalisation de la semelle : l’artisan exploite le procédé de vulcanisation pour assembler la semelle.

Il commence par superposer les semelles d’usure et intermédiaire dans un moule en métal puis assemble les côtés au moyen d’une presse. Cette étape dure 11 minutes et s’effectue à une température moyenne de 150°C. La semelle est alors fixée au reste de la pièce.

La chaussure de sécurité est presque prête. Il ne reste plus qu’à appliquer un enduit spécifique qui assure l’étanchéité de la zone qui se situe entre le dessus de la chaussure et la semelle.
Ce procédé peut subir des variations en fonction du type de chaussures professionnelles à produire.

Les différents styles de chaussures professionnelles

Les chaussures professionnelles sont diversifiées de manière à répondre aux exigences spécifiques des différents corps de métier. Voici donc les principaux types.

Chaussures de sécurité

Ce sont les chaussures portées dans les industries et les professionnels du bâtiment. A tiges basses ou montantes, elles doivent impérativement assurer une protection contre les risques d’écrasement, l’humidité et les chocs. Les semelles antidérapantes résistent aux perforations. Vous trouverez de parfaits modèles de chaussures de sécurité sur roidutablier.com.

Il est indispensable de bien se renseigner sur les caractéristiques des chaussures de sécurité : protection contre les hydrocarbures, propriété antistatique, imperméabilité, résistance électrique… Le bon choix dépend ainsi du métier exercé.

Chaussure De Securite

Chaussures médicales

Ce type de chaussures doit répondre à des exigences de confort extrêmement élevées dans la mesure où les professionnels de la santé restent debout la plupart du temps et effectuent de nombreux déplacements, parfois dans l’urgence. Il faut également que les chaussures soient souples et aérées.

Une attention particulière sera portée à la matière de fabrication. Dans ce secteur, les chaussures peuvent être souillées plusieurs fois dans une même journée, notamment à cause des fluides corporels. A cet effet, il est impératif que les chaussures puissent être lavées à grande eau, à une fréquence assez élevée et pouvoir sécher rapidement.

Chaussures de cuisine

L’hygiène doit être impeccable dès lors qu’on travaille en cuisine. Il convient donc de porter des chaussures réservées à l’environnement professionnel afin de limiter les risques de contamination. Il faut également tenir compte des principaux risques associés aux activités. La résistance aux huiles et aux acides est un excellent choix.

Un traitement hydrofuge est également à privilégier pour protéger les pieds contre les éventuelles éclaboussures de liquides. La résistance aux chocs est un critère essentiel en prévision des éventuelles chutes d’objets (ustensiles, contenants de produits alimentaires…).

Les chaussures de cuisine doivent elles aussi être compatibles avec des lavages fréquents et disposer d’une semelle antidérapante qui absorbe les chocs.

Chaussures esthéticienne

Il est vrai que le domaine de l’esthétique n’est pas soumis à des normes strictes.

Cependant, les professions qui y sont assimilées peuvent engendrer fatigue et inconfort, en particulier si l’on fait l’impasse sur les chaussures adéquates. L’esthéticienne reste debout pour prodiguer des massages et des soins. Des chaussures légères qui offrent un bon soutien à la voûte plantaire est de ce fait indispensable. Il ne faut pas négliger la respirabilité et dans l’idéal, on choisit des chaussures anti-bactériennes pour se protéger des éventuelles contaminations provoquées par le contact physique.

Les chaussures adaptées à l’esthéticienne sont sensiblement les mêmes que celles qui se destinent aux professionnels de la santé. Néanmoins, les exigences sont un peu moins élevées.

Chaussures de boucher

Les bouchers passent également une grande partie de leurs heures de travail en posture debout. Ils doivent être réactifs pour répondre aux sollicitations des clients, notamment aux heures de pointe. Les chaussures adéquates doivent donc assurer confort et légèreté pour que les pieds soient parfaitement à l’aise tout au long de journée. Par ailleurs, le métier de boucher expose à des risques de glissades et de chute.

L’adhérence des semelles doit donc être impeccable pour maximiser la sécurité. De même, il est essentiel que les talons des chaussures puissent absorber les chocs. On n’oublie pas la coque en métal qui protège à la fois des chocs et des risques d’écrasement.

Les chaussures du boucher sont généralement des sabots ou des bottes mais on retrouve également d’autres modèles comme les chaussures montantes et les designs inspirés des mocassins, par exemple.

Les chaussures professionnelles font partie intégrante de l’équipement de protection individuelle. Elles se sélectionnent en premier lieu pour leur capacité à assurer la protection des salariés. Cependant, la sécurité n’empêche pas de prêter attention à l’aspect esthétique. Il est souvent judicieux de prévoir au moins une paire de rechange.

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